La CCC c’est 101km et 6100m de D+, voilà LE rdv sur
lequel je me suis engager pour cette
année 2015
Jusqu’à présent ma plus grande distance était l’Origole pour
82 km et 13h de course, autant dire que 15 ou 20 h de course sont pour moi
l’inconnu en termes de gestion de l’effort et d’alimentation
Apres le trail des marcassins, l’Ecotrail 80km, les gendarmes et les voleurs
de temps et le trail du bout du monde, ma prépa était faite j’avais au compteur
780 km et 13000m D+ de CAP et 1700 km et 10000m de D+ à vélo depuis le début
d’année
Les vacances ont été repos, repos et repos pour être frais
le jour J !! Un peu de plage en famille puis
quelques rando sur Chamonix
la semaine précèdent la course
On m’avait dit que la semaine de l’UTMB c’est vraiment la
folie sur Chamonix, et bien c’est le cas !! Tout le monde vie trail,
chacun est affuter, équiper, bref c’est le paradis du traileur, beaucoup de guest sont présent, je croiserais Nathalie Mauclair, François Dhaene, Emmanuel Gault et Sylvaine Cussot bref c'est Disney land pour les traileur
La 1ere course a partir sera la PTL le lundi (330km et
24000m D+) des fou !! Ils partiront sous une pluie battante mais l’organisation
leur dira que c’est douche ce soir puis crème solaire le reste de la semaine,
ça sent bon pour nous tous ca
Arrive le mercredi ou les mini trail sont organiser sur le
champ du Savoy, un régal pour les petits et les ados, de quoi faire comme papa
ou maman, Nolan participe a la mini OCC (4 et 5 ans) il sera heureux de sa
course et n’aura qu’une seul envie « recommencer » ça promet pour
l’avenir
L’après-midi se poursuit avec le retrait du dossard et le
fameux contrôle du matériel obligatoire, j’arrive sur le lieu de retrait et la
une foule bien conséquente est déjà là en train d’attendre, on entend de tout
du brésilien, de l’anglais, américain, roumain, polonais, japonais, … c’est
impressionnant la diversité culturel présente sur ce rdv
Mon tour arrive enfin, le 1er contrôle est de
vérifier sont identité, le second est de présenter le matériel demander
(téléphone et veste imperméable pour ma part) puis arrive le retrait du dossard
et le teeshirt de l’UTMB
Je prépare mon sac la veille de la course, 1,5l d’eau, TOUS
le matériel obligatoire, pate de fruit et autre barre énergétique, une bonne
assiette de pâte et au dodo à 22h car demain c’est debout a 6h je sens que je
ne vais pas réussir à dormir
Je pars donc après un petit déj pas trop lourd (banane,
compote, café et une gaufre au chocolats) accompagner de ma femme, j’arrive sur
Courmayeur, il est 8h, un dernier pipi de la peur et hop on part vers la ligne
de départ, je me cale pas trop prêt de la tête de course car je ne veux pas me
faire embarquer, nous somme 1900 au départ
9h les départ des élites est donner, je suis dans la 2eme
départ à 9h10
On commence par la traverser de Courmayeur, beaucoup de
monde sur les cotés tout le monde nous félicite déjà c’est magnifique, on est
tout de suite dans l’ambiance car ça commence déjà à grimper certain marche
déjà, je continue ça va me réchauffé puis je fais comme tout le monde et me met
également en mode rando rapide
On monte bien tout roule mais arrive le 1er
bouchon !! aie y a des rocher a descendre ce qui fait patienter un bon 30
coureur, chacun prend son ticket et attend son tour !! J’en profite pour
manger une pâte de fruit, ça fait déjà 1h que l’on est parti, l’ascension se
poursuit, le panorama est juste magique et la longue ligner de coureur nous donne
un bon visuelle sur ce qu’il nous reste à gravir
Le sommet du 1er col est en vue et la tête de
course doit l’avoir franchie car l’hélicoptère survole la zone (c’est
d’ailleurs la dernière fois que je le verrais)
Apres 2h40 / 10,4 km de course j’arrive au sommet de tête
de la tronche, il est 11h40 je suis 1047eme
Commence une belle balade sur les crêtes jusqu’à refuge
Bertone, 3h27 / 14,7 km il est 12h37 je suis 1096eme (49 places de perdu)
Il y a déjà beaucoup de monde c’est a peine si on peut
circuler dans le ravito, je refais le plein d’eau et mange un ou deux fruit et
pate énergétique et je repars, direction refuge Bonatti
Le panorama est juste magique, le Mont Blanc à gauche et des
sommets à droite à perte de vue c’est dingue !!
J’arrive sur le refuge Bonatti, 4h43 / 22,1 km il est
13h53 je suis 1140eme (44 places de perdu), il y a toujours autant de
monde, je prends le temps de me poser, mange une soupe (la 1ere d’une longue
série) quelque truc sucrée et je repars, tout va bien
Arrive la redoutable montée jusqu’au grand col Ferret, 5km
et 700m de D+ en pleine chaleur, qui commence d’ailleurs à faire des dégâts,
certains sont planter en pleine ascension, je profite des ruisseaux pour m’arroser
et même me rincé la bouche, j’ai l’impression d’être en plein désert, il doit
faire au moins 40°C si ce n’est pas plus !!
J’arrive au
sommet, 7h17 / 31,7 km il est 16h27 je
suis 1109eme (31 places de gagner)
Je me dis que j’ai déjà pas mal pioché dans les réserves je
prends donc 5 min pour me poser, je mange une barre énergétique, boit bien puis
je repars
C’est maintenant 10km de descente vers La Fouly que je vais
devoir affronter, je sens que les cuisses vont morfler !!
Le panorama est toujours aussi joli et fait passer le temps
et les kilomètres,
J’arrive à la Fouly, 8h45 / 41,7 km il est 18h je suis
1125eme (16 places de perdu)
Il y a déjà moins de monde on sent que le peloton s’est déjà
bien étiré, je continue sur la soupe (qui passe très bien) quelque bout de pain
trempé dedans, banane quartier d’orange puis je prends la décision de changer
de chaussettes, j’avais prévu ça sur le ravito de Champex mais je sens que mes
pied ont besoin d’un peu d’attention, je me re-creme donc bien les pieds et
change de chaussettes, je range également les lunettes et la casquettes car on
est à l’ombre maintenant et il va bientôt falloir sortir la frontale !!
La longue descente depuis grand col Ferret continu, elle
doit nous mener jusqu’à Champex mais avant ca il reste une petite ascension de
400m de D+ jusqu’à Champex-lac et le gros ravitaillement de la CCC
Champex-Lac, 11h26 / 56km il est 20h30 je suis 1093eme (32
places de gagné)
Je continue avec la bonne soupe aux vermicelles car ça
fonctionne et je ne veux pas prendre de risque, je vois qu’ils servent aussi
des pâtes à la bolognaise avec du gruyère, je me laisse également tenté, la
nuit va être longue il me faut des forces !!
Je me trouve une place assise, et ce n’est pas simple il y a
un monde fou, un coureur est en train de finir de se refaire et il est
encourager par sa femme, il s’appelle Laurent BEAUFILS d’Annemasse, je demande si je peux m’assoir et elle
me laisse sa place très volontiers, je
m’aperçois que je n’ai rien à boire et j’ai très envie de St Yorre, je demande
donc à la femme le Laurent si elle peut me remplir mes flasque ce qu’elle fera
très volontiers, un grand merci madame car vu le monde ça m’a déjà bien
aider !!
On discute un peu de la course et de notre état de forme
avec Laurent il me donne un pansement COMPEED pour une ampoule que j’ai sur le
côté intérieur du pied (je savais bien que j’ai trop tarder à me crémé les
pieds), on est tous les deux encore frais, les pates ne passe pas terrible elle
ont un gout de farine et j’ai franchement pas très faim, je reprends donc une
petite soupe, je prends encore une fois mon temps, je suis large la barrière
horaire est dans 3h, je sors ma frontale, change de tee-shirt, met les
manchettes, prépare le BUFF et range la GOPRO (et oui j’ai pas d’éclairage
dessus) en repartant du ravito j’aperçois des compote de pomme, génial !!
Hop j’en avale une et en met une dans le sac pour plus tard
Je me dirige vers la sortie et aperçois 3 coureur qui sont
en train de se faire contrôler leurs matériel obligatoire, je fais profil bas
et passe sans me faire contrôler, ce n’est pas qu’il me manque quelque chose
mais je n’ai pas envie d’éplucher tout mon paquetage !!
J’ai passé 50 min dans le ravito, je marche un peut en
sortant histoire de laisser mon ventre assimiler ce qu’il vient de recevoir et
en profite pour passer un coup de file à ma femme, je lui fais un petit résumé
de mon état de forme qui est au top, je longe le lac de Champex et direction la
foret
Il y fait tout noir et j’adore cette sensation d’être seul à
la frontal en plein milieu de nulle part, on descend pendant 5 km je suis bien
donc je cours, on commence l’ascension vers la Giète je pars tranquille car il
y en a 3 comme celle-là à gravir (2000m) et le début est bien accidenté il faut
parfois faire de l’escalade, au fur et à mesure de la montée je me sens bien et
je suis tranquille derrière les autres coureur, je décide donc de mettre une
dent de plus (déformation de cycliste) et d’accélérer un peut, je me cale un
rythme ou je suis bien et double des coureurs un a un, il faut dire que je n’ai
pas mis de musique depuis le départ et que à ce moment-là elle me booste un max
J’arrive à la Giète, 14h36 / 67 km il est 23h47 je suis 960eme
(133 places de gagné)
Je continu ma progression vers Trient et je suis toujours
aussi bien, je lance des « Sorry » à chaque coureurs que je double
car les « pardon » ne font pas réagir (multi-nation cette course) je fais
super gaffe ou je mets les pieds car c’est truffé de racine et autre rocher et
je ne veux surtout pas tomber
J’arrive a Trient, 15h22 / 71,6 km il est 00h32 je suis
909eme (51 places de gagné)
Je profite à nouveau du ravito, soupe, orange, coca, St
Yorre fait le plein de mes flasques (une en coca et une en St Yorre, je garde
l’eau plate dans la poche a eau) je demande une banane pour la route car la
compote ma fait du bien dans l’ascension vers la Giète, je goute un gâteau a la
fraise, c’est une tuerie du coup j’en prends une deuxième et je repars,
j’apprends au moment où j’écris ce CR que Laurent que j’ai rencontré a Champex
était lui aussi dans ce ravito mais on ne s’est pas vu dommage !! Mais
merci pour ce pansement car je ne sens rien c’est magique
Je repars vers Catogne, l’avant dernière ascension, je suis
toujours au top le ventre va bien les jambes aussi, musique sur les oreilles je
grimpe et reprend encore du monde, je suis en pleine nature la musique à
fond !! Le bonheur quoi !!
J’arrive à Catogne, 17h / 77 km il est 2h10 je suis
776eme (133 places de gagné)
La descente vers Vallorcine sera toujours sans encombre,
dans la même forme
J’arrive donc a Vallorcine, 18h / 82 km il est 3h10 je
suis 754eme (22 places de gagné)
Je refais le même ravito que les précédents (2 soupes,
banane, orange, coca, St Yorre) je me crème les pieds une dernière fois fait le
plein des flasque et c’est parti, ça commence à sentir la fin, j’y crois de
plus en plus !! Un petit coup de fil à ma femme pour la rassurer et je me remets
à courir un peu car en fait il fait frais on longe un cour d’eau et ça donne
une sensation de fraicheur !!
C’est à ce moment de la course que j’ai fait (je pense) la
seul erreur, ça fait maintenant plus de 35 km que je me sens bien, je décide
donc d’appuyer encore un peu plus dans la dernière ascension la fameuse Tète au
Vents 2116m et 873m de D+ depuis Vallorcine
La montée se passe super bien comme les 2 autres d’ailleurs
J’arrive à la Tête aux vents, 20h22 / 89,7 km il est 5h32
je suis 657eme (97 places de gagné)
Une fois arrivée en haut je n’ai plus de cuisses, c’est à
peine si je peux courir, AIE !! J’ai trop forcé je crois, ça va être long
jusqu’à Chamonix
Je sers les dents et avances, en descendant deux gars
attende quelqu’un je pense et me disent « tu vois la bas c’est la Flégère,
et tout en bas c’est Chamonix » youhou !! ca sens l’écurie que je
leurs dit et hop c’est parti, la Flégère a l’air d’être si proche et pourtant
plus j’avance et plus elle recule !!
J’arrive à la Flégère, 21h17 93,3 km il est 6h28 je suis
656eme (1 place de gagné)
On sent bien que c’est dur, le ravito est un zombie
land !! Personnes ne bronche ou parle !! Certains sont dans des
couvertures endormis et moi ba je vais bien, j’ai juste les grosses cuisses
mais le morale est la
Il reste maintenant 8 km de descente jusqu’à l’arrivée,
j’appelle ma femme pour la prévenir qu’elle peut commencer à partir, elle me
demande si elle réveil les petits et ma belle-mère (mon fidèle fan club) je lui
dis que OUI !! L’arrivée avec ma famille, le TOP du TOP !!
Les derniers lacets sont un supplice pour mes cuisses, je
cours mais sert les dents si fort, j’ai mal partout, mon dos et mes épaules
n’en peuvent plus du sac, mais je me dis que c’est bon je l’ai fait, un gars
assis sur un tronc d’arbre est à l’arrêt, je m’arrête et lui demande si tout va
bien, il est sec comme moi !! Je lui dis que c’est bon on la fait on est
finisher, il me répond oui je sais je suis d’ici et connais la suite du parcours,
c’est ça qui le démoralise, a ok bon ba merci pour le message maintenant on est
deux lol
Mais non aller on se motive vient !! Et je repars il
reste 4 km de lacet et 2 km de bitume, qui arrive enfin, OUF !! C’est bon
je sors la GOPRO pour immortaliser tout ça, je cherche ma femme et aperçois mon
grand loulou YES que c’est bon !! J’ai les larmes qui monte c’est
dingues !! 100 bornes à pied WAOUH déjà qu’en vélo c’est énorme, mais à
pied, la vache quelle chantier !!
Je lui prends la main et on court, lui, ma femme et mon
petit Lucas jusqu’à la ligne, tellement heureux de partager ça avec eux c’est
juste magique comme moment
Chamonix, 22h31 / 101 km il est 7h31 je suis 643eme (13
places de gagné)
Je pense avoir trouvé ce que je suis venu chercher sur ce
type d’épreuve :
- la longueur et la
gestion de l’effort
- les longs moments de solitude au milieu de nulle part
- le regard des gens
lorsqu’on arrive ou repart d’un ravito qui nous regarde tel un extraterrestre
- l’envie d’aller encore plus loin car je mis sens bien
malgré les moments de doute et de douleur
Merci à la famille et aux amis qui mon encourager et/ou
féliciter pendant et après la course, merci à ma femme pour avoir supporté
toutes ses heures d’entrainement (ca aura payé) et merci à vous d’avoir lu ma
course de l’intérieur ;-)